Hervé Roche, Directeur marketing du social gaming et mobile chez Electronic Arts – EMEA, a bien voulu répondre à nos questions afin de dresser un bilan de l’année qui se termine. Avec la consécration du freemium et la sortie de gros jeux premiums, nous avons également fait le point sur la stratégie de l’éditeur concernant ses productions sur smartphones, sans oublier bien évidemment de parler des récents rachats et des futurs projets.
Pocket Gamer France : En quelques mots, pourriez-vous faire un bilan de l’année écoulée sur les plateformes mobiles ?
Hervé Roche : On est au milieu de l’année fiscale (économiquement, l’année se termine au 31 mars 2013, ndr). On rentre dans la saison de fin d’année, avec le gros du business qui est impacté par des lancements de jeux et de terminaux qui animent la base installée. L’année a toutefois bien commencé avec des beaux succès sur iOS et Android. Il y a de très bonnes ventes comme FIFA 13, ainsi que d’excellentes performances sur des freemium avec Les Sims : Gratuit et Les Simpson : Springfield. Ils sont en permanence dans le top 50 de l’App Store et de Google Play. Theme Park vient d’être lancé en France, quelques mois après les États-Unis, car nous voulions traduire le jeu en français pour que le public visé arrive à s’en sortir facilement. Le bilan est donc bon, on a une activité en pleine croissance.
En quelques années, Electronic Arts a racheté plusieurs gros studios et éditeurs spécialisés dans le jeu sur mobile comme PopCap, Chillingo, IronMonkey et Firemint. Quel est l’objectif de ces rachats et de cette fusion ? Seront-ils amenés à développer des jeux sur PS Vita ou 3DS en plus de titres sur Android ou iOS ?
Cela nous apporte des bons jeux, il est là le véritable objectif. Il s’agit d’agréger de nouvelles productions ou même des licences existantes et de proposer une force de distribution sans pareille sur les différents stores.
Comment décidez-vous si un jeu sera freemium (gratuit avec micro-transactions) ou premium (payant dès le départ) ? Y-a-t-il une place pour les deux genres à terme sur l’App Store ou Google Play ?
Il faut distinguer le paymium du free-to-play . Au sein du premier, on a des titres comme le dernier Need for Speed : Most Wanted qu’il faut acheter pour un certain montant, aux alentours généralement de 5€ à 8€ et pouvant proposer éventuellement des micro-transactions. Pour le second en revanche, il s’agit de jeux gratuits à la base et fonctionnant essentiellement sur un modèle de micro-transactions (achats intégrés, ndr) pour accélérer le rythme de jeu, accéder à des bonus, et proposant surtout des updates réguliers pour les fêtes, certains évènements particuliers. Dans le cas des Simpson : Springfield on a lancé par exemple un événement Halloween en rapport avec l’épisode spécial américain, pareil pour Les Sims : Gratuit. Des updates amenant donc une gestion spécifique du service et des joueurs réguliers qui suivent le jeu des semaines, des mois durant.
Cela veut-il dire que le public d’un jeu premium ne peut pas adhérer à l’idée du free-to-play sur des jeux comme Need for Speed : Most Wanted ?
Non (rire). On essaye de faire des jeux pour toucher une cible. Si effectivement le dernier Need for Speed n’est pas adapté pour le freemium c’est parce qu’il n’a pas été développé pour, cela dit, ça ne veut pas dire qu’à l’avenir, il ne pourrait pas y avoir un NFS freemium. Tout est une question de gameplay finalement, un joueur de jeux premiums peut tout à fait s’adapter aux jeux freemiums si tout est calibré correctement. Le modèle gratuit change la façon dont un studio travail, car il y a une logique de service.
Windows 8 et Windows Phone 8 viennent tout juste de sortir, allez vous proposer votre catalogue iOS sur ces plateformes comme d’autres éditeurs (lire notre news consacré au catalogue Gameloft) ?
Je ne peux pas commenter malheureusement, ce n’est pas prévu pour tout de suite en tout cas, regardez le store ! (rire). Non, je ne peux pas commenter.
Vous avez porté Mass Effect cette année, Dead Space, et donc Need for Speed il y a quelques jours, peut-on attendre d’autres grosses licences d’Electronic Arts sur iOS et Android ?
On a des labels, on est sensible aux demandes des joueurs, à leurs attentes. On veut proposer une expérience unique et satisfaisante. Sur Need for Speed : Most Wanted, il y a une véritable connexion entre la version mobile et console. Avec Origin, on se focalise sur la convergence avec une expérience commune entre les plateformes. Un joueur Xbox 360 se connectant à son compte Origin pourra voir les succès d’un de ses amis jouant sur la version iPhone et ayant lui aussi lié son profil à Origin, notre service en ligne. La relation est donc très importante entre les joueurs, mais aussi la franchise. Il faut bien comprendre que l’on n’est pas juste là pour lancer des jeux à tout va.
Et qu’en est-il de Real Racing 3 ? On a l’impression qu’il y a une vraie relation sur ce titre entre Electronic Arts et Apple… Le jeu étant présent à la keynote de septembre !
Le jeu fera l’objet d’une présentation un peu plus tard, je ne peux donc pas en parler pour le moment, mais vous savez, on travaille avec tous les fabricants, et c’est un jeu très attendu. On travaille avec Apple, mais aussi d’autres partenaires à un niveau d’avancement différent, ce qui est normal.
Une question facile : Qu’est-ce que les joueurs peuvent attendre en 2013 ?
Du fun, du fun, du fun (rire) ! On aura par exemple Real Racing 3 (il s’arrête, puis reprend), non, mais il y a de bons produits qui arrivent, plusieurs surprises…
Pour terminer, un mot sur les jeux classiques en JAVA. Allez-vous continuer à investir dans les boutiques opérateurs, pour les features-phone (les mobiles classiques, pas des smartphones, ndr) ?
À court terme, nous avons Plants vs Zombies qui arrive sur Java. Le jeu sur features-phones continue à bien fonctionner, en particulier sur des marchés émergents. Il y a encore un certain volume de vente, et plus d’une centaine de jeux sont disponibles dans ce cadre et issus de nos principaux succès, comme Medal of Honor par exemple ! Après, il est évident qu’à l’heure actuelle, il y a une grosse progression du côté d’Android et des autres OS disponibles sur smartphones.
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